Mais serais-tu le temps d’un ptit bilan ? ça fait un méchant boutte qu’on est icitte et pas de bilan, ni après un mois, ni après 6, c’est platte c’t’affaire là.
Mais y a pas de trouble, pantoute, on va se rattraper ! Avant, on était pas capable, c’était encore trop tôt et on avait encore bien d’ la misère avec le vocabulaire québecois. On était vraiment poche, mais on a fait des maudits progrès. Crisse qu’on est devenu bons !
L’adaptation s’est faite. C’est gentillement pas vite qu’on devient québecois. Tabarnouche, on deviens-tu québecois ? ça s’peux-tu ? (là, j’suis polie sinon, j’aurais dit tabarnac).
J’crois pas… mais pour vrai qu’on à pogné quelques expressions et qu’il faudra qu’on les perde en Suisse sinon on aura l’air de maudits niaiseux.
Mais c'est-tu parce que nos petits déjeunés ressemblent à ça, qu'on mange de la poutine et du smoke meat qu'on devient québecois ?
Cela fait donc presque 10 mois qu’on est icitte.
Certains trucs nous font capoter et d'autres nous écoeurent...
On capote pour :
- Notre appart, notre quartier, les barbecues au coucher du soleil sur notre terrasse !
- Les centaines de petits resto aux spécialités du monde entier.
- Le magasinage à toute heure (ça a en devient choquant quand certains ferment à 17h00 ou pire qu'ils soient fermés le dimanche...). Et les magasins eux-même évidement.
- Les Canadiens de Montréal (pour Yvan).
- L'hiver tellement beau.
- La vue sur les grattes-ciel, le Mont-Royal, le bord du fleuve.
- Aller à vélo au boulot en même pas 5 min (pour Yvan)
- La viande tellement meilleure.
On est écoeuré par :
- Les machines à laver américaines qui ne lavent pas.
- La congestion, les lumières pas syncronisées, les arrêts partout, les indications pour le stationnement...
- Les caddies qu'on ne peut pas prendre jusqu'à la voiture (pour Carole).
- Le prix à payer pour faire de la rando, du ski de fond ou pour aller à la plage...
- La bouffe à Sainte-Justine
- Les Magnum et les plaques de choc à 4$
Sinon, routine québecoise...
On ne va plus à la Migros ou à la Coop, mais chez Metro, IGA, Maxi ou au Super C. Pour la bricole, c’est Canadian Tire et pour le sport c’est Mec, Sport Expert et la Cordée.
Dès qu'on le peut, on prend notre char et on s’en va dans le bois. L’A15 nord pour les Laurentides, le pont Champlain pour le sud, même combat ! Les heures de char, ça ne se compte plus.
Et puis, en 10 mois, on s'est fait quelques chums avec qui on peut jaser. Deux ou trois québécois, davantage de Suisses, français et autres. Certains vont repartir bientôt, d’autres restent encore plus longtemps que nous.
Et puis ça travaille fort à l'école Jeanne Leber et à l'hôpital Sainte-Justine.
Pour moi, ça va bien à trois semaines du boute!
Ben ouais, c’est finalement pas si différent d’enseigner l’éduc en Suisse ou au Québec. Mais pourquoi donc j’ai eu de la misère en calice les premiers mois ?
Pourtant c’est des cours d’éduc dans un gymnase, on joue aux mêmes jeux ou presque… Ben voyons donc, ça a pas d’bons sens d’avoir chialer comme ça… et de continuer encore parfois ! (non je ne pleure pas, ça veut dire se plaindre, rouspéter).
Donc, on joue à la tag, au bulldog, au ballon-chasseur, au ballon chinois, au kinball, au kickball, au balon-balai, à la ringette et j’en passe. On fait évidemment du hockey (mais avec des bâtons de hockey). On fait aussi de soccer (mais oui, le jeu où on kicke le ballon), du badminton (mais avec des raquettes et un moineau) et on a pu faire des glissades avec nos crazy carpet sur la montagne derrière l’école durant tout l'hiver.
Et les élèves non plus ne sont pas si différents… Ils chialent eux aussi, ils s’achalent, ils s’écoeurent, ils niaisent, ils se pitchent le ballon dans la face, ils se font des jambettes. Que du bonheur, quoi ! Il arrive évidement des jours où je suis tannée de tout ça. Mais il y a aussi des jours où c’est bien l’fun et parfois même il y a des cours hot ! (quand on a du gros fun et bien ça en devient hot !)
A Sainte-Justine, c'est pas pire, y a des bons, des moins bons côtés... c'était l'année du centenaire de l'hôpital, un âge respectable, mais qui se voit dans les infrastructures... certaines portions ont dû être condamnées pour être renforcées afin de résister à une secousse sismmique...
Il m'a juste fallu un peu de temps pour m'orienter et me familiariser avec les habitudes locales... On me signale sur ma pagette pour me dire que le bébé du 6-4 a besoin d'une consultation en cardio, le dossier du bébé en question c'est 3 tomes de 5 cm chacun remplis de notes 100% manuscrites illisibles... Ca a pas de bon sens, vive l'informatique !
Mais bon, Sainte-Justine est quand même l'hôpital pédiatrique de référence au Québec, on voit passer un tas de coeurs tous plus croches les uns que les autres, et au final c'est cela qui est le plus trippant pour moi.
Mes collègues sont très sympa, on placotte, on a ben du fun, de temps en temps on fait un 5 à 7 sur la terrasse du Saint-Hubert pour boire une Boréale.
L'acent, ça se prend pas aussi vite, mail il est si familier maintenant que c'est l'acent de nos visites suisses qui risque de nous faire bizarre... A voir tout bientôt.
2 commentaires:
Sympa, toutes ces photos! Vous avez quoi comme appareil? EN tout cas,je trouve les couleurs très vives, et le cadrage excellent! Félicitations au photographe!
A part ça, votre texte nous a aussi fait bien rire!!!
A plus!
C'est un appareil cheap... mais merci Adobe ;-)
Mais non... merci à Oliver pour ces trèèèèès belles photos qu'il nous a gracieusement transmise !
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